Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Hatha yoga nord

Hatha yoga nord

Denain - Hordain - Saulzoir


AKASHAPAKSHIASANA CHATAKASANA GARUDASANA GARUDA-PAVANMUKTASANA

Publié par chrisyoga sur 15 Novembre 2011, 11:15am

Catégories : #Asanas (postures)

  AIGLE-BLOG.jpg

 

 

"Nul ne peut me dire quel est cet oiseau qui chante en mon âme.

Ses plumes ne sont ni colorées ni incolores. Il se tient dans l'ombre de l'amour.

Il dort au sein de l'inaccessible, de l'Infini et de l'Eternel et nul ne sait quand il s'envole, et nul ne sait quand il revient" (Tagore)

 

Préambule

 

Rappelons nous qu'une posture de yoga est ainsi désignée en sanskrit :

sthirasukhamasana

 

Afin de préciser ses qualités lorsqu'elle est accomplie (mais une posture est-elle jamais parfaite ?) : stable (stira-) et agréable (sukha-).

Parmi les multiples qualités des postures d'Oiseaux, on remarquera que la quête d'équilibre qu'elles supposent leur est particulièrement spécifique.

 

Pour placer les quatre postures envisagées ici, dans leur ensemble, rappelons aussi que nombreux sont les oiseaux ayant inspiré le hatha yoga :

la bergeronnette, le vanneau, la grue, le coq, le corbeau, le perroquet, le paon, le cygne, l'aigle, l'oiseau céleste.... Cette dernière dénomination évoque bien d'ailleurs, que plus qu'à un lien réaliste à ces oiseaux, c'est à leur valeur mythique que le yoga se relie. Les représentations de Garuda, dans les temples indiens, sous une forme très humaine ou très stylisée, rendent d'ailleurs bien compte de cet aspect symbolique de l'oiseau céleste.

 

 

bureau27.jpg

 

Repères bibliographiques

 

Akashapakshiasana : Yoga et symbolisme pp. 295 et yoga et vie n°71 (mars 92)

Chatakasana : Yoga et symbolisme pp. 291

Garudasana : Yoga et vie n° 104 (juin 2000)

Garude-pavanmuktasana : Yoga et vie n° 133 (septembre 2007)

 

Nous ordonnerons ces postures par deux dans cette présentation et la pratique :

Les "oiseaux célestes d'une part, les "aigles" de l'autre

 


 

 

garudasana.jpg

 

Petite étymologie

 

Akasha ou "l'éther" Pakshi ou "oiseau".

Chatak est le nom sanskrit de l'oiseau, et c'est aussi un autre nom que Garuda, souvent donné au coursier de vihnou, et donc "oiseau céleste" s'il en est.

 

Nous savons que "l'éther" est le cinquième élément fondamental (après la terre, l'eau, le feu et l'air). C'est l'élément qui est associé aux chakras "supérieurs" : Vishuddha - ajna chakra - sahasrara padma chakra.

En therme de kosha, voyons que ce sont les enveloppes de l'être subtil qui sont ici envisagées.


On comprend qu'il s'agit des postures exigeantes dans le développement des qualités envisagées chez le pratiquant :

"l'adepte qui pratique chataka asana obtient un corps léger et un esprit vif. Eléves, ne passez pas à côté de ce qui est bon, divin et beau, dans akashapakshiasana.

Celui qui pratique garudasana s'envole vers les sommets de la connaissance et de la félicité suprême et éternelle.

Garuda Pavanmuktasana connait les voies pour maîtriser les dualités et atteindre la perfection". Shri Mahesh

 

Les représentations traditionnelles de Garuda montrent d'ailerus l'oiseau céleste aux couleurs vives où dominent le blanc (tête), le rouge (ailes) et le doré (corps).

Cependant dans les représentations très courantes de Garuda, un genou à terre, en signe d'humilité et de dévotion.

 

 

2581699337 small 1

 

 

Pratique : détails distinctifs

 

Si nous suivons l'ordre de difficulté de la réalisation de ces asanas, nous pouvons ainsi les classer :

1- akashapakshi,

2- Chataka

3- Garuda (qui comporte des variantes graduées, quand à la difficultés)

4- Garadapavanmumkta

 

Toutefois remarquons que trois d'entre elles commencent en vajrasana (à genoux) et que l'une d'elles se déroule debout :

a. Akashapakshi, Chataka, Garuda Pavanmukta (elles présentent une progression)

b. Garuda

 

 


L'Oiseau céleste :

 

Akashapakshi développe la stabilité et l'harmonie intérieure par cette originalité de réunir à la fois une force dynamique et une force statique dans son développement postural. Ceci fait toute la grandeur de son message.

la force dynamique évoque l'altitude de l'oiseau au moment de son envol et lorsqu'il vole. Cette force renvoie aux capacités positives de l'être humain. Elle correspond à toutes les phases préparatoires de la posture, accompagnées d'une respiration régulière.

 

La force statique représente l'oiseau lorsqu'il plane. Elle renvoie à la conscience universelle par laquelle l'être humain rejoint le divin s'il veut réaliser sa transformation intérieure. Cette force correspond à la phase finale de la posture, qui s'accompagne d'une suspension du souffle, en pause respiratoire. Cependant la cage thoracique étant complètement ouverte ici (les deux ailes déployées) le pratiquant peut respirer doucement.

La concentration se fait sur la sensation de légèreté de l'oiseau, ou d'une plume. Cette posture prendra sa place après les postures assises (principalement la pince).

C'est un exercice progressif d'équilibre dans ses variantes.

Très indiqué pour les problèmes de dos (cyphoses, raideurs), la fermeture thoracique et les problèmes de thyroïde, l'insuffisance musculaire des membres, les manques de volonté et d'attention.

 

Ces qualités se retrouvent en partie dans les autres postures, qui montrent aussi chacune leurs particularités.

 

pic_Chatakasana-posture-de-loiseau-celeste-_109439_large.jpg

 

Chataka asana :

 

 

Il s'agit d'une variante d'Hanuman : le symbole de la dévotion.

Ses particularités techniques portent surtout sur la respiration qui doit être très régulière, quelles qu'en soient les durées d'inspir et d'expir.

Cette posture produit un étirement très spécifique de la hanche, mise en extension pure sans compensation du bassin, et une expansion thoracique encore plus importante. Le pratiquant trouve ainsi un grand appui lié à la terre tout en s'ouvrant au ciel, en un arc harmonieux sans cassure.

Cet asana prend aussi sa place après les postures assises. Le point de concentration se fera sur l'horizon si l'on pratique en extérieur, sinon, en hauteur.

 

Garuda Pavanmuktasana :

 

Cette posture difficile comporte elle aussi des variantes préparatoires pour tous.

NB. pavanmukta désigne aussi tout simplement les "petits" échauffements d'absolue nécessité en début de séance, qui nettoient et délient (libèrent) en début de séance les articulations du pied, du genou, de la hanche. Commencer par le commencement !

 

La posture requiert un travail important de recherche d'équilibre et de placement du centre de gravité. Le travail stabilisateur du bassin est très sollicité. Le travail de toute la chaîne postérieure du corps, depuis les orteils jusqu'au bout des doigts est très intense et l'effort est au maximum au niveau lombaire.

Toute la colonne cervicale est en extension de qui permet de placer le regard et de stimuler le point entre les sourcils, le point au sommet de la tête, et le point à l'arrière du crâne (bindu). Le circuit énergétique peut alors circuler depuis muldhara chakra jusqu'au bindu (réveil de la kundalini)

La posture est indiquée jusqu'en cas de dépression et humeur noire, mais contrindiquée en cas de problèmes cardiaques, d'hernie inguinale pour les personnes agées ou prothèsées.

 

 

Garudasana :

 

Nous voilà debout, entre terre et ciel. La posture trouve sa place parmi celles qui se pratiquent debout, plutôt après les flexions (padahastasana)

Elle est aussi appelée parfois "la flamme".

Sa réalisation bouleverse nos sensations proprioceptives habituelles, par l'équilibre et les entrelacements des membres qui requiert. Les bras se plaçant devant le visage imposent une concentration intériorisée sur la visualisation de l'aigle. Cette posture renforce la tonicité des jambes, la verticalité et les facultés de concentration. A éviter toutefois pour les personnes âgées (arthrose).

 

 

yoga10.JPG

 

 

Réflexion Finale :

 

Finalement ces postures exigeantes, aux si beaux noms d'oiseaux, n'indiquent-elles pas la finalité du yoga ? En effet les oiseaux, à l'inverse de l'homme qui, par sa verticalité trace un trait d'union entre la terre et le ciel, savent eux, se détacher du sol et voler dans les airs. Ils se meuvent dans cet entre-deux, avec grâce, équilibre, parfaite maîtrise.

A l'image du degré ultime décrit par patanjali, ne sont-ils pas le symbole du jivanmukta établi dans samandhi ?

N'est-ce-pas encore plus vrai pour l'aigle, rapace qui dans la nature (à l'inverse du faucon) ne se reconnaît jamais en maître ? Souverain du ciel et oiseau solaire, il est le seul animal capable de s'élever au-dessus des nuages et de regarder le soleil sans ciller. Il a le génie des vols silencieux, des vertigineuses descentes et des puissantes élévations (Ashtanga yoga, mais comme disait en anglais Krisnamurti, en un : "immédiat radical change").

 

La difficulté (graduelle) de ces postures n'est-elle pas une sauvegarde contre des abus de comportement pouvant entraîner le pratiquant dans une disposition d'esprit qui pourraient vite lui brûler les ailes, et peut-être comme Icare, le faire tomber de haut ?

 

 

index.jpgSource : exposé

Laurence Benoît

Professeur de yoga

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Bonjour,<br /> Ne peut-on placer la posture du Pigeon/de la Colombe/Kapotasana dans cette catégorie de postures? Namasté, Sylvia
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents